Le goût amer de l'abîme de Neal Shusterman

Prix : 16,95€
Format : 23,0 x 16,0 cm
Nombre de pages : 408
Genre : Contemporain, Jeune Adulte
Edition : Nathan
ISBN : 978-2-09-257675-5
Numérique : Non

Citation : « C'est un problème avec le vide qui m'a poussé vers l'expression artistique. Quand je vois un carré vide, il faut que je le remplisse. Une page blanche, je ne peux pas la laisser comme ça. Les pages blanches me crient de les  emplir avec le foutoir de mon cerveau. »

Quatrième de couverture : A priori, Caden Bosch est un adolescent de quinze ans ordinaire, qui invente des jeux vidéos avec ses meilleurs amis et veut faire partie de l’équipe d'athlétisme. Mais dans son esprit, il est aussi le passager d'un vaisseau lugubre voguant sur le mers déchaînées. Marchant seul et pieds nus dans les rues, craignant que ses camarades de classe ne veuillent le tuer, Caden se perd petit à petit entre hallucinations et réalité. Le début d'un long voyage au plus profond des abysses, au cœur de la schizophrénie, où il risquerait bien de se noyer. 

Un roman poignant qui nous fait prendre conscience 
de la complexité des maladies mentales.

Est-ce que j’ai vraiment besoin de vous présenter ce roman ? De vous dire que je l’attendais avec beaucoup d’impatience JUSTE parce que c’est l’auteur de La Faucheuse, livres que j’ai beaucoup aimés ? Non, ce n’est pas nécessaire, parce que vous vous en doutez. Et vous devez avoir déjà lu un nombre INCALCULABLE de chroniques sur ce roman. Cependant, je ne suis pas des plus originales, et aujourd’hui c’est de CETTE lecture que je désire ardemment vous causer !

Caden Bosh, c’est un jeune adolescent qui aime les jeux vidéos, le dessin, sa famille, et qui vogue sur un bateau de cuivre avec un capitaine borgne et son équipage de fièrs loups de mer. Caden, il perd pied. Il s’enfonce doucement dans la folie de son cerveau, qui l’envoie sur ce navire vers une destination inconnue, et surtout l’éloigne doucement, mais surement, du monde réel.

Avec ce roman, j’ai appris que le réel et ce qui se passe dans l’imaginaire de certaines personnes sont étroitement liés. Les autres membres d’équipage sont des personnes qu’il rencontre et connaît dans le vrai monde, et les événements ne sont qu’un reflet imagé de ce que vit Caden avec ses proches et les personnes qui l’entoure. Ce qui m’a le plus marqué, c’est que même nous, lecteur lambda bien au chaud sous un plaid avec une boisson chaude, on perd pied. On se demande où est la limite entre la réalité de Caden, et le monde extérieur. Et même, vers les trois quarts  du roman, le navire dans l’imaginaire du jeune homme et la réalité se mêlent tellement que dans un chapitre on jongle entre les deux. 

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup apprécié la façon de brouiller la réalité des « autres » avec la réalité de Caden. Je savais que Neal Shusterman était doué, mais j’avoue que j’étais vraiment pas prête à me prendre ça dans la figure ! C’est pas un livre qui vous donne un uppercut. Il fait réfléchir, et traite du sujet des maladies mentales avec une douceur infinie ! Si je devais décrire ce roman en sensation, ce qui est en soi assez étrange, je dirais que c’est comme si vous étiez incroyablement fragile, et que quelqu’un vous manipule avec beaucoup, beaucoup de douceur. 

Attention, ce n’est pas parce que le sujet est sérieux qu’il ne se passe rien dans ce roman. Je l’ai ressenti comme une course contre la montre pour que Caden ne sombre pas dans l’abîme (hé, le titre du bouquin n’est pas un hasard !) . Je me suis tellement attachée à lui qu’au fond de moi je priais pour qu’il ne se laisse pas appâter par les mauvaises personnes sur le navire de cuivre ! Alors que je le redis, ce vaisseau n’existe que dans son imaginaire !

En résumé, c’est un roman qu’il faut lire. Neal Shusterman nous avait prouvé son talent d’écriture avec La Faucheuse, et il nous prouve qu’il peut évoluer dans d’autres genres opposés sans aucun soucis, en nous touchant toujours autant avec ce roman ! J’ai hâte de découvrir d’autres œuvres de cet auteur !

Coup de cœur !

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