Faire un service civique - Episode 1

Salut à toi chère lectrice ou cher lecteur ! Cela fait déjà quelques semaines que je tente de trouver la bonne façon de te parler de ce sujet délicat qu’est le service civique. J’ai fait plusieurs tentatives, mais rien ne me plaît… Alors je vais faire ça avec tout mon petit cœur, et on verra bien ce que ça donne !
Déjà, première chose, il faut savoir ce qui se cache derrière ces deux mots. On entend souvent parler du sacro-saint « service civique », sans vraiment savoir ce que cela signifie. Après maintenant un mois, je pense pouvoir te dire de quoi il est question !

Le service civique est un moyen pour les jeunes, entre 16 et 25 ans, de mettre un petit bout d’orteil dans le monde du travail, en faisant une action citoyenne. Le principe est beau. J’ai plusieurs amis qui ont déjà fait un service civique, ou qui en font un actuellement, mais ils ne sont pas du tout dans le même cas que moi.

En effet, ma mission est particulière. Je ne cherche pas à me donner une quelconque importance, tu me connais, je ne suis pas du genre pédante (ce mot est marrant non ?) ! Je suis sur une mission qui n’existait pas il y a encore quelques mois, nommée pompeusement « ambassadeur jeunesse et lycée ». J’ai pour mission de sensibiliser les jeunes à trois grandes thématiques – devoir de mémoire, citoyenneté, et altérité – via des interventions, des projets, et/ou des animations.


La mission sonne bien comme ça, mais crois-moi, la réalité est bien différente. Je vais être franche et te montrer l'envers du décor et comment je me sens dans mon «  rôle » d'ambassadrice.

J’ai failli abandonner cette mission dès le premier jour. Je ne voyais pas à quoi j’allais servir, et encore aujourd’hui je ne vois pas mon utilité, ni l’utilité de cette mission. Et ça fait un mois que je suis ici ! J’ai parlé avec plusieurs autres ambassadeurs (ce nom est quand même très classe !), et je suis loin d’être la seule à me poser des questions sur ma mission et à ne pas me sentir à ma place. C’est quand même dingue, la Région Grand Est (tu viens de découvrir que je suis dans l’Est) veut développer les services civiques sur le territoire, et c’est bien mignon et très beau sur le papier, mais en réalité ce n’est pas du tout au point. Si quelqu’un de la Région passe par là, déjà bonjour à vous, et ensuite, s’il vous plaît, préparez mieux l’arrivée des services civiques… Ma tutrice, que je salue si elle passe par là, est aussi perdue que moi.

D’ailleurs, parlons-en un peu de tout ça : tuteurs, organisations, et surtout indemnités (oui on n’a pas un salaire, mais une indemnité…) !

Je m’excuse d’avance parce que cet article va être affreusement long, mais un mois ne se résume pas en trois lignes. J’espère donc que tu me pardonneras mon lémurien !

Alors déjà, l’organisation est… Chaotique, pour rester polie. Ma tutrice apprend même des choses importantes de ma bouche (comme par exemple la demande de mon ordre de mission qui doit venir d’elle et non de la personne qui gère les services civiques à Metz !). Elle-même a l’air de ne pas savoir comment me guider, comme la mission est inédite et qu’en plus elle n’a pas eu les informations avant mon arrivée… Elle tente de m'aider,
quitte à parfois (voire souvent) être blessante dans ces propos. Je t'avoue à chaque échange que j'ai avec elle, je sens un petit morceau de mon âme mourir... Elle ne veut que mon bien, je le sais, mais ce n'est pas en me blessant qu'elle obtiendra un résultat quelconque... La Région n'a préparer ni les volontaires, ni les tuteurs pour cette mission, ce qui donne de choses assez douloureuses, et des inégalités de traitements des ambassadeurs.
Je ne vais pas te mentir, ce manque de communication et d’indications nous épuise tous. Je parle souvent avec mes homologues (certains sont même en train de devenir des amis), et je vois bien que la grande majorité patauge autant que moi dans leur projet et mission. Car ça suffit les mensonges, les petits oiseaux et la promesse d’une mission badass et palpitante : on galère. Sans indications, sans soutiens, sans aide, on est paumé. J’ai beau être l’une des plus âgées du haut de mes 23 ans, je suis comme une gamine de 6 ans lorsque ma tutrice essaie de me faire sortir de mes retranchements et de me faire prendre en assurance. Je suis terrifiée par cette mission et par l’idée de ne pas réussir à monter ne serait-ce qu’un dixième de mon projet. Derrière un écran c’est facile de faire des blagounettes, de croire que je suis une fifolle badass qui casse des rotules, mais en réalité je suis une petite chose timide qui préfère travailler dans l’ombre. C’est sans doute ça qui m’a fait paniquer lors de ma première semaine...

Faut dire que quand tu apprends lors de ton premier jour que tu vas devoir monter un projet en vitesse avant Juin (bah oui, ya plus de lycéens dispos début Juin avec le bac…), tu sens ton visage perdre toute coloration en l'espace de deux secondes maximum. Moi, j’ai perdu mon âme à ce moment là. Et je peux te garantir que j’ai pleuré plusieurs fois le matin avant de partir au boulotJe ne dois qu’à mon chéri et à sa petite sœur, ainsi que mon père, d’avoir la force de ne pas partir en courant. Même maintenant, j’ai encore envie de partir en courant, retourner en librairie et oublier cette mission, mais je me suis engagée, je n’ai pas l’intention de baisser les bras si facilement (mais bon sang ce que j'en ai envie) .


Surtout que, je l’avoue, j’ai besoin d’un peu d’argent quand même. Je le reconnais c’était ma première motivation à faire un service civique. Quand j’ai appris fin février que je n’aurais rien avant fin Mars, alors que j’ai commencé ma mission le 1er Février, j’ai vu rouge. Petit conseil si tu comptes faire un service civique, demande quand sera versée ta première indemnité. J’ai eu la surprise et elle n’est pas agréable ! En plus il y avait un souci avec ma pièce d’identité, qui n’a pourtant pas posé de problème pour la signature du contrat : mon passeport est périmé depuis l’année dernière (je sais j’aurais dû vérifier avant mais zut ça dure longtemps ces trucs-là !). Je n’ai eu l’information que quand je me suis renseignée pour mon indemnité ! Et puis même sans ça, je n’aurais rien eu avant fin Mars. C’est compliqué à expliquer mais en gros mes homologues arrivés en même temps que moi, et moi-même du coup, ne sommes pas comptés dans le calcul des payes de Février puisque celles-ci ont été bouclées le 5 Février (ne me demande pas leur logique, j’ai toujours pas compris leur délire…). Mais Tati Virgule n’est pas du genre à se laissé faire. Après quelques jours à casser les pieds de tout le monde, j’ai réussi à obtenir qu’une partie de mon indemnité soit versé début Mars ! Conclusion : n’hésite pas à faire ch*** le monde si le monde te fait ch*** (je suis une grande poétesse) !

En bref, pour résumé, car cet article est déjà beaucoup trop long, je ne sais pas si cette mission va vraiment être utile à qui que ce soit, mais au moins, je pourrais avoir un peu de sous, et rencontrer des personnes adorables. Petit conseil : renseignes-toi bien sur la mission avant de l’accepter tête baissée (comme moi je l’ai fait…), poses un maximum de questions, et surtout n’oublie pas que ce n’est que mon expérience au bout d’un mois, sur une mission qui n’existait pas il y a six mois !

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Tu en as fait un service civique, ou en fait un ? 
Dis-moi comment toi tu le vis en commentaires !

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